Sûrement un des immeubles les plus célèbres de Lille et ce pour plusieurs raisons : son emplacement hyper-central, sa sublime architecture, son hôtel 4 étoiles et son passé sulfureux en lien avec l'affaire DSK. Mais, si le Carlton existe aujourd'hui c'est grâce à la reine d'Angleterre.
Contrairement à beaucoup d'immeuble lillois, celui de l'hôtel Carlton n'est pas très vieux. Il a été construit entre les deux guerres mondiales sur les ruines d'un lieu très couru avant la première guerre mondiale : le Café Jean. Créé en 1901 à la croisée de la rue Faidherbe, de la Grand Place et face à l'ancien Grand Théâtre Lequeux (qui brula en avril 1903), le Café Jean, dont la réputation dépassait les frontières de la ville, était majestueux, très grand et offrait un grand nombre de divertissements. Mais son dynamisme fut mis à mal par sa destruction en 1914. Après la grande guerre, la reconstruction est envisagée pour de nouveau en faire un hôtel-café-restaurant.
L'immeuble du futur Carlton détruit par la guerre (la gare Lille Flandres au fond à gauche et l'Église Saint Maurice à droite)
Et c'est la reine d'Angleterre - Mary de Teck, épouse du roi George V - qui décide d'investir en 1920 dans ce projet à travers la société anglaise Carlton. Elle trouvait que l'emplacement était vraiment exceptionnel au coeur de la ville et des monuments encore debout (la Vieille Bourse, l'Opéra, la Grand Place). C'est l’architecte lillois Armand Lemay - accompagné de l'entreprise en travaux "P. Rouzé et A. Mouret" - qui se chargera de sa construction qui se terminera en 1925. Il était déjà l'auteur à l'époque de la construction des immeubles et hôtels particuliers du boulevard Carnot ainsi que de l'Hôtel Bellevue de la Grand Place.
Clin d'oeil architectural à la reine : la coupole monumentale en cuivre n'est pas sans rappeler une couronne royale. Elle abrite en fait une des plus luxueuses chambres de l'hôtel : la suite coupole et ses 100 m2 pour une vue à 360 degrés de la ville.
Le Carlton dans les années 60
Le Carlton en 2019